Que votre activité soit en plein démarrage ou qu’elle existe depuis plusieurs années, gérer efficacement votre logistique est indispensable pour assurer la pérennité et la performance de votre entreprise.  Choisir d’internaliser ou externaliser sa logistique e-commerce revêt dans ce cadre un caractère stratégique. Nous vous proposons, dans cet article, quelques pistes pour vous guider et vous aider à prendre la direction la mieux adaptée à votre activité et à vos objectifs.

Sommaire

Démarrage d’activité : vaut-il mieux internaliser ou externaliser la logistique ?

Vous venez de lancer votre activité e-commerce ? Vous ne savez pas comment gérer votre logistique ? Dans le cas où la logistique est loin de votre domaine d’expertise, externaliser peut s’avérer très tentant. Vous pourriez ainsi vous focaliser pleinement sur votre corps de métier, quel qu’il soit (marketing, commerce, production…).

Mais est-ce qu’externaliser sa logistique au démarrage est vraiment une bonne idée ? Bien que rassurante au premier abord, cette solution peut finalement s’avérer une fausse bonne idée. Nous vous conseillons en effet de privilégier l’internalisation au début de votre activité, et ce, pour deux raisons principales.

Externaliser peut coûter cher

Créer et mettre en place une activité e-commerce demande un certain investissement. Au-delà de développer un site internet performant et une stratégie commerciale efficace, il est primordial de se préparer à réceptionner, stocker, préparer, emballer et expédier l’ensemble des produits que vous mettez à la vente. Si l’on ajoute à cela la gestion du transport (amont et aval) et des retours clients, l’envie de sous-traiter peut être forte.

Alors pourquoi ne pas externaliser dès le début ? Parce que, dans le contexte d’un démarrage, sous-traiter votre logistique engendre des frais conséquents que vous pouvez éviter. En effet, qui dit lancement d’activité, dit souvent faibles volumes. Même si vous devez vous constituer un minimum de stock pour assurer le démarrage, la quantité de commandes risque d’être faible.

En conséquence, confier votre activité logistique à un prestataire engendrera inévitablement des coûts. Quel que soit votre volume de commandes, ce dernier vous facturera le stock qui lui prend de l’espace. De plus, de petits volumes de commandes entraîneront une facturation proportionnellement plus importante, car certains coûts « fixes » ne pourront pas être absorbés. Par exemple, avec un process professionnel, le temps « administratif » de traitement des commandes sera probablement assez similaire, que vous génériez 1 ou 100 commandes par jour. Le coût par commande sera donc bien plus élevé dans le premier casque le second.

Les lecteurs qui ont lu cet article ont aussi lu :   Mécaniser son entrepôt logistique : l'exemple de Manutan.

Réalisés en interne, ces opérations logistiques de faibles volumes constitueront, au démarrage, un « coût masqué » qu’il convient de piloter pour maîtriser votre productivité et votre performance théoriques. Cela sans qu’ils ne viennent impacter négativement un P&L souvent fragile dans une phase de démarrage. Quant à vos stocks, ils pourront probablement être stockés dans un premier temps dans vos locaux (voire votre bureau) ou, s’ils sont imposants, dans un local spécifique.

 

Internaliser permet de maîtriser sa chaîne de valeur

Notre conviction est qu’il faut sous-traiter uniquement ce que l’on maîtrise ou, à minima, ce que l’on peut piloter.

Par exemple, si vous confiez la comptabilité de votre entreprise à un expert-comptable,il prendra en charge la gestion des comptes. En revanche, vous devrez piloter un budget, un compte de résultat et un plan de trésorerie. Ces outils et les process associés vous permettent alors de déterminer des objectifs, de mettre en place des indicateurs de suivi et de prendre des décisions, stratégiques et opérationnelles. Vous n’avez pour cela pas besoin d’être un expert en comptabilité, mais vous devez comprendre comment cela fonctionne. Vous voyez où nous voulons en venir ? Il s’agit exactement de la même chose pour la logistique.

Revenons au lancement de votre entreprise : nous recommandons donc de commencer par gérer la logistique vous-même. Et ce, pendant plusieurs mois, sauf en cas d’explosion très rapide des ventes.

Ce faisant, vous développerez une connaissance et une maîtrise réelles de votre chaîne de valeur. Vous pourrez ainsi tester, ajuster et améliorer vos processus avec le développement de votre activité, ce qui vous permettra de les piloter efficacement, avant de décider éventuellement de sous-traiter votre logistique.

Avec le développement de votre activité, il peut en effet être pertinent de vous poser à nouveau la question : faut-il conserver une logistique internalisée, ou l’externaliser ?

Les lecteurs qui ont lu cet article ont aussi lu :   Supply Chain : les nouveaux enjeux

 

Structurer ou développer votre activité e-commerce : où positionner la logistique ?

Votre schéma logistique cible dépendra de votre stratégie et de vos objectifs. Trois options s’offrent à vous :

  • conserver une logistique internalisée : conserver la maîtrise de vos processus logistiques, la capacité à les ajuster, à tester et innover, tout en développant un niveau d’expertise et de qualité, à la hauteur de vos ambitions business ;
  • choisir de l’externaliser : bénéficier de l’expertise et de l’expérience d’un professionnel disposant des best practices et des outils les plus performants du marché. La gestion initiale de votre logistique en interne prend alors tout son sens, afin d’être en mesure d’évaluer la pertinence des processus proposés par le prestataire, et de négocier le coût et la performance associée ;
  • mettre en place un schéma logistique mixte : il existe bel et bien une troisième voie : mixer logistique intégrée et externalisée. C’est le choix d’acteurs majeurs du e-commerce, au premier rang desquels figure Amazon. Parmi les intérêts d’une telle stratégie : conserver en interne une capacité d’innovation, développer l’expertise logistique lorsqu’elle constitue un avantage concurrentiel structurant, maîtriser les coûts, confier à un prestataires les typologies de produits complexes à gérer (produits encombrants…), limiter les investissements grâce à la sous-traitance…

L’arbitrage entre ces schémas possibles doit s’effectuer en prenant en compte un maximum de paramètres. Quel est votre marché ? Quelle est la typologie de vos produits ? Sont-ils complexes à stocker ? Dans quelles environnement concurrentiel évoluez-vous ? Que font vos concurrents ? De quels moyens disposez-vous ? Quel rôle joue la supply chain dans la performance, la différenciation, la structure de coût sur votre secteur d’activité ? Quels sont vos objectifs, votre stratégie ?

 

Et vous, avez-vous décidé d’internaliser ou d’externaliser votre logistique ? Cet article vous a-t-il aidé à y voir plus clair dans la définition de votre stratégie logistique ?

%d blogueurs aiment cette page :